Bureau de dame en placage de bois de violette
Ce bureau de dame, remarquable par sa richesse et son raffinement, illustre parfaitement l’art de l’ébénisterie du XIXe siècle, période Napoléon III.
De forme mouvementée, il est conçu en placage de bois de violette, une essence précieuse, prisée pour son veinage élégant et sa teinte chaude.
Le bureau s’ouvre à trois tiroirs en façade, une caractéristique fonctionnelle associée à une esthétique recherchée.
Ses quatre pieds cambrés, signature du style Louis XV, ajoutent une légèreté visuelle à l’ensemble.
L’ornementation en bronze ciselé et doré apporte une touche supplémentaire de sophistication.
Chaque élément, qu’il s’agisse de la lingotière, des chutes, des sabots, des entrées ou des encadrements, témoigne d’un savoir-faire exceptionnel.
Le dessus est habillé de cuir, à la fois pratique et luxueux, offrant une surface de travail noble et durable.
Ce meuble, d’une largeur de 100 cm, d’une profondeur de 51 cm et d’une hauteur de 76 cm, est un exemple éloquent de la fusion entre utilité et élégance.
Une inspiration signée BVRB
Le modèle s’inspire directement des créations de Bernard II Van Risen Burgh (dit BVRB), célèbre ébéniste parisien du XVIIIe siècle.
Les œuvres de BVRB, souvent conservées dans des collections prestigieuses comme celle du musée du Louvre, sont réputées pour leur raffinement et leur équilibre entre opulence et subtilité.
En reprenant ce style, Paul Sormani rend hommage à l’héritage de l’ébénisterie française tout en l’inscrivant dans l’esthétique de son époque.
Une réalisation de Paul Sormani
Ce bureau porte l’estampille de Paul Sormani, un des plus illustres ébénistes du XIXe siècle.
D’origine italienne, Sormani s’installe à Paris et fonde son atelier en 1847 au 7 rue du Cimetière-Saint-Nicolas.
À ses débuts, il se spécialise dans la création de meubles inspirés des styles Louis XV et Louis XVI, combinant élégance classique et perfection technique.
En 1867, il transfère son atelier au 10 rue Charlot, où il poursuivra son activité jusqu’à sa mort en 1877.
Sormani se distingue par sa capacité à reproduire avec une extrême fidélité les meubles des grands maîtres tout en y ajoutant une touche contemporaine propre à l’époque Napoléon III.
Ses meubles séduisent l’élite parisienne et la cour impériale, ce qui le consacre comme l’un des artisans les plus recherchés de son temps.
Sa production est variée : elle inclut des bureaux, des commodes, des tables, mais également des pièces d’artisans de luxe, destinées à des expositions universelles où il remporte régulièrement des prix.