Bureau de dame en bois de violette – Paul Sormani
Le bureau de dame présenté ici est une œuvre d’une grande finesse, réalisée par l’ébéniste Paul Sormani, dans le style de Bernard II Van Risen Burgh (BVRB), un ébéniste de renom du XVIIIe siècle.
Ce meuble est un exemple remarquable du goût et du savoir-faire de l’époque Napoléon III, où l’on prisait les reconstitutions d’objets d’art historiques, exécutées avec une virtuosité artisanale.
Description :
Ce bureau est de forme mouvementée, caractéristique des meubles Louis XV auxquels s’inspirait BVRB.
Il est habillé d’un placage en bois de violette, une essence précieuse prisée pour sa teinte chaude et ses veinures raffinées.
Il s’ouvre par trois tiroirs en façade, chacun savamment intégré dans la courbure élégante du meuble.
Reposant sur quatre pieds cambrés, ce bureau est richement orné de bronzes ciselés et dorés.
Les bronzes – lingotière, chutes, sabots, entrées et encadrements – ne sont pas seulement décoratifs mais participent également à l’équilibre esthétique du meuble.
Ces éléments dorés contrastent avec la profondeur du bois de violette, créant un effet visuel harmonieux et luxueux.
Le dessus est garni d’un cuir finement décoré, ajoutant une touche fonctionnelle et élégante à cet objet d’art.
Ce bureau porte l’estampille de Paul Sormani sur la serrure du tiroir central, témoignant de son authenticité et de sa provenance prestigieuse.
Paul Sormani : maître ébéniste du XIXe siècle
Paul Sormani (1817-1877) fut l’un des ébénistes les plus illustres de son temps.
Né à Canzo, en Italie, il s’installa à Paris où il établit rapidement sa réputation grâce à la qualité exceptionnelle de ses créations.
Il exerça d’abord au 7 rue du Cimetière Saint-Nicolas avant de transférer son atelier au 10 rue Charlot en 1867.
Ce changement de localisation correspond à l’apogée de son activité, où il fournissait des meubles aux amateurs d’art et à la haute société.
Sormani était particulièrement reconnu pour ses reproductions d’œuvres des grands maîtres ébénistes des XVIIe et XVIIIe siècles, notamment BVRB, Riesener et Oeben.
Ses créations s’inscrivaient dans le courant historiciste, très en vogue sous le Second Empire, et répondaient à une demande croissante pour des objets d’art rappelant l’opulence des siècles précédents.
Les meubles de Sormani se distinguaient par l’excellence de leur exécution, le soin apporté aux moindres détails et l’emploi de matériaux de la plus haute qualité.
Ses œuvres furent exposées et récompensées dans plusieurs expositions universelles, notamment celle de 1867 à Paris.
Une référence à BVRB
Ce bureau reprend un modèle attribué à Bernard II Van Risen Burgh, ébéniste d’origine hollandaise ayant exercé à Paris dans la première moitié du XVIIIe siècle.
Les œuvres de BVRB sont emblématiques du style Rococo, caractérisé par des formes asymétriques et des ornements exubérants.
Le bureau réalisé par Sormani est une interprétation fidèle de ce style, tout en intégrant le raffinement et les techniques avancées du XIXe siècle.
Ce modèle est conservé au musée du Louvre, soulignant son importance historique et artistique.
Dimensions et époque
Les dimensions de ce bureau sont modestes mais bien proportionnées : 100 cm de largeur, 51 cm de profondeur et 76 cm de hauteur.
Ce format compact en fait un meuble idéal pour une utilisation quotidienne dans un intérieur raffiné.
Sa datation le place dans la période Napoléon III, qui couvre les années 1852 à 1870, caractérisée par une grande créativité artistique et une fascination pour le faste.
En résumé, ce bureau incarne l’excellence artisanale de Paul Sormani et illustre le dialogue entre les styles du XVIIIe siècle et ceux du XIXe siècle, alliant héritage et innovation.