Bureau en capucin ou bureau à culbute de style Louis XV, époque début du XXe siècle
Le bureau capucin est un meuble à transformation, caractérisé par un plateau qui se rabat pour révéler un gradin de forme circulaire. Ce gradin rappelle le capuchon de l’ordre religieux des Capucins, d’où le meuble tire son nom. Ce type de meuble est également désigné sous le nom de « secrétaire à culbute » ou « bureau en capucin ».
Le secrétaire à culbute se présente comme une table de salon élégante. Son plateau, lorsqu’il est relevé, forme une table de lecture. Une tigette métallique maintient le plateau en position, et le bord du plateau est conçu pour retenir des ouvrages ou des partitions. Le gradin, qui peut être en forme de capuchon de moine, se rétracte astucieusement dans le plateau. Grâce à un bouton poussoir situé sur le flanc du meuble, le dos d’âne se libère et culbute sous le plateau, transformant la table en écritoire. Ce dos d’âne comprend souvent un compartiment secret et des tiroirs. Parfois, un écran de tissu peut être relevé à l’arrière du meuble, ajoutant une touche de mystère et de fonctionnalité.
Ce type de meuble fit son apparition au milieu du XVIIIe siècle, une époque marquée par le goût des Lumières pour les meubles transformables et les mécanismes ingénieux. Cette période voyait la curiosité et l’innovation se refléter dans le mobilier, où les meubles devaient non seulement être esthétiques mais aussi multifonctionnels. Des exemples notables de cette tendance incluent des commodes se transformant en lit pour femme de chambre, des tables à la Bourgogne, et d’autres meubles à secrets dotés de mécanismes de serrures complexes.
Le succès des bureaux capucin, ou secrétaires à culbute, atteignit son apogée dans les années 1750 et 1760. Cette popularité peut être attribuée à Antoine Gaudreaux (vers 1680-1751), l’inventeur du premier secrétaire en dos d’âne, livré pour Marie Leszczynska à Fontainebleau en 1733. Ce meuble innovant combinait élégance, praticité et ingéniosité mécanique, capturant l’essence de l’époque. L’importance de ces meubles est également soulignée par Roubo, qui en a détaillé la construction dans son Encyclopédie publiée en 1774.
Plusieurs exemplaires de secrétaires à culbute sont conservés aujourd’hui, témoignant de leur importance historique et artistique.
On peut en admirer au château de Vendeuvre, au château de Brissac, ainsi qu’au musée Rolin d’Autun. De nombreux secrétaires à culbute portent les estampilles de maîtres ébénistes tels que Bonnemain, Gosselin et Boudin, garantissant leur authenticité et leur qualité exceptionnelle.
Le bureau capucin représente ainsi un parfait exemple de l’art du meuble du XVIIIe siècle, où l’ingéniosité des mécanismes et la beauté de l’artisanat se rencontrent pour créer des pièces à la fois fonctionnelles et esthétiques. En plus de leur utilité pratique, ces meubles étaient également conçus pour éveiller la curiosité et émerveiller les utilisateurs par leur transformation habile. Aujourd’hui, ils sont précieux pour les collectionneurs et les amateurs d’art, symbolisant une époque où la créativité et la fonctionnalité étaient au cœur de la conception du mobilier.
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